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Quand on a la chance de faire de sa passion son métier, on éprouve chaque jour du plaisir au travail. Mais faut-il vraiment attendre cela de tous vos collaborateurs ? Nous avons posé la question à Zoë De Roeck, psychologue d’entreprise chez Admiraal HR.

1 collaborateur/trice sur 5 s’ennuie ferme au travail.

Faire de sa passion son métier : un rêve que nous sommes nombreux à poursuivre, et un idéal que des gourous à la Steve Jobs ont beaucoup contribué à propager. Mais dans la réalité, on est souvent loin du compte. Ce n’est pas parce qu’on est plombier qu’on rêve de tuyauteries parfaites, et un(e) employé(e) de bureau n’est pas toujours au comble de l’excitation à l’idée de traiter un nouveau dossier.

D’ailleurs, d’après notre RED Report, 1 salarié(e) sur 5 s’ennuie ferme au travail, parce que ses tâches ne comportent pas assez de défis ou ne sont pas assez variées.

« J’ai beaucoup affaire à des programmeurs IT au quotidien, et ça me frappe que bon nombre d’entre eux sont vraiment passionnés par leur métier », raconte Zoë De Roeck. « On a l’impression qu’ils auraient bien envie de continuer à programmer à la maison, parce qu’ils aiment vraiment ça. »

« Bien sûr, les employeurs sont heureux d’avoir des collaborateurs passionnés, mais un tel engagement n’est pas indispensable pour éprouver du plaisir dans son travail. » 

Un bon équilibre, c’est essentiel

« Si vous êtes à temps plein dans un travail qui vous rend profondément malheureux tous les jours, quelque chose cloche. Dans ce cas, je recommanderais aux gens de chercher un autre emploi. Mais heureusement, il y a un monde de nuances entre ces deux extrêmes », affirme Zoë De Roeck en souriant.

« Et il est tout à fait normal de surveiller l’équilibre entre travail et vie privée. Les gens qui donnent priorité à leur famille ou ont une autre passion en dehors du travail peuvent être des collaborateurs tout aussi précieux, si certaines conditions de base sont remplies. »

Il est primordial que le contenu de votre fonction vous motive suffisamment pour vous donner envie de vous y mettre chaque jour.

« Quoi qu’il en soit, il est primordial que le contenu de votre fonction vous motive suffisamment pour vous donner envie de vous y mettre chaque jour. Quand on sait qu’on est doué(e) pour son travail et qu’on contribue à un ensemble plus grand, cela procure beaucoup d’énergie. »

Les collègues, sources d’énergie

« Outre ce sentiment de compétence, il est tout aussi important d’obtenir suffisamment de confiance de la part de votre manager », explique Zoë De Roeck. 

« Parce que quand c’est le cas, on peut co-déterminer l’organisation de son travail et prendre des décisions en toute autonomie, sans être tenu(e) constamment à l’œil. »

Les personnes qui se sentent bien dans leur peau parmi leurs collègues sont plus motivées à donner le meilleur d'elles-mêmes au travail.

« Troisième facteur important : les personnes qui vous entourent. Les personnes qui se sentent bien dans leur peau parmi leurs collègues sont plus motivées à donner le meilleur d’elles-mêmes au travail. »

« Quand le contenu de votre travail ne correspond pas vraiment à votre passion, il est d’autant plus important de ressentir de l’autonomie, de la compétence et du lien dans votre travail. » 

« Idéalement, il devrait vous rester suffisamment d’énergie à investir dans votre passion, en dehors du temps de travail. »

Rétention pour les perles rares 

En gros, si les RH parviennent à créer des équipes qui se lancent chaque jour avec plaisir sur le trapèze, et forment ensemble un filet de sécurité pour les collègues qui perdent parfois l’équilibre, la partie est gagnée.>

En cette période où le coronavirus amène beaucoup d’insécurité sur le marché du travail, veiller à cet équilibre des collaborateurs est plus que jamais un défi pour les RH.

Et cela vaut d’autant plus pour les perles rares qui vouent une véritable passion à leur métier. Comme elles s’identifient beaucoup à leur travail, elles sont plus vulnérables en cas de changements.

Les perles rares qui vouent une véritable passion à leur métier sont plus vulnérables face aux changements.

Pour les collaborateurs moins passionnés par leur travail, l’obligation de télétravailler est un véritable rabat-joie. Les contacts entre collègues s’effilochent, et leur motivation peut en prendre un coup.

Là aussi, les RH ont une mission : préserver les contacts et imaginer des moyens créatifs pour rassembler les gens en toute sécurité, c’est investir dans votre capital humain.   

Un autre moyen d’agir sur la motivation pendant le confinement, c’est de proposer des formations. Vos collaborateurs ont plus que jamais besoin d’acquérir de nouvelles compétences, en guise de stimulation intellectuelle. Quant à vous, vous vous retrouverez avec une équipe renforcée à la fin de la pandémie.